Origines
Il L'origine la plus vraisemblable est à chercher du côté d'un sentiment de manque affectif dans l'enfance. Précisons tout de suite deux choses : tout d'abord qu'il s'agit d'un sentiment, et, ensuite que le « trop » peut aussi constituer un problème (maman poule, intrusion...).
Un manque affectif va se retrouver dans ce qu'on appelle l'attachement insecure et que l'on considère comme un traumatisme en soi (développemental), traumatisme auquel peuvent venir se rajouter des traumatismes plus ponctuels (violence, viol...).
Enfance et attachement
C'est John BOWLBY qui est le pionnier en la matière. Il décrit 3 stades par lesquels passe l'enfant séparé de sa figure d'attachement : la protestation, le désespoir, et le détachement. A sa suite, Mary AINSWORTH a mis en place un schéma expérimental qui permet de déterminer le style d'attachement de l'enfant: secure ou insecure (anxieux, évitant, et désorganisé). 60% des enfants (et donc des adultes) sont secures, 15% anxieux, 15% évitants, et 10% désorganisés.
Lorsque les parents sont suffisamment attentifs aux sentiments et aux besoins de leur enfant, celui-ci développe un « Modèle Interne Opérant » (MIO) positif, c'est-à-dire une représentation positive de soi et des autres. Il se voit comme quelqu'un de bien, et il voit son environnement comme disponible pour satisfaire ses besoins. Du coup, elle se sent suffisamment confiante que pour partir à l'exploration du monde. Cet attachement secure est donc de nature à favoriser son autonomie, ainsi que ses capacités de mentalisation et de régulation émotionnelle. Il favorise aussi les relations sociales.
Cependant, il arrive aussi que les parents, pour diverses raisons, ne soient pas suffisamment attentifs ou sensibles aux besoins et aux émotions de leur enfant : dépression, dépendance, blessures non résolues, deuils non résolus, angoisse d'abandon...
Dans ces conditions, l'enfant développe avec ses parents un attachement insecure ; il se crée alors une représentation de soi et du monde plutôt négative..
Portrait de l'insecure anxieux
L'insecure anxieux recherche le contact physique, du fait que son système d'attachement est activé ; il cherche à être rassuré sur la disponibilité de sa figure d'attachement.
Sa peur fondamentale est la peur de l'abandon. Il se préoccupe beaucoup au sujet de l'amour et de l'attention que lui porte son(sa) partenaire.
Malheureusement, à l'âge adulte, il semble que rien ne puisse le rassurer.
Portrait de l'insecure évitant
Par mesure de protection, il a désactivé son système d'attachement, et repousse les demandes de contact, qu'il vit comme intrusives, voire dangereuses. Il ne se dévoile pas trop, et ne s'engage pas trop non plus affectivement. Il tend à éviter l'intimité.
Sa peur fondamentale est la peur du rejet.
De ce fait, ses besoins affectifs ne peuvent pas être comblés.
Portrait de l'insecure désorganisé
Il est tiraillé entre le désir d'aller vers l'autre, et en même temps l'autre est source de désagrément, voire de danger, et, du coup, il ne peut pas trop s'en approcher.
Le cercle vicieux
Anxieux et évitants s'attirent dans une relation complémentaire.
Face à sa frustration, l'anxieux en arrive à se fâcher, à faire des reproches, à critiquer, à faire des crises de jalousie (ou à se refermer), à pleurer... Ces différentes stratégies ont pour but d'amener le rapprochement tant désiré. Malheureusement, ces stratégies ne sont plus adaptées (elles ont pu l'être dans l'enfance comme moyen de dissuasion) : elles ont, au contraire, pour effet, chez l'évitant, de se refermer, de s'éloigner encore plus.
Dans le cas de partenaires tous les deux anxieux-évitants, on assiste à une danse où c'est tantôt l'un qui poursuit, et l'autre qui est poursuivi, et tantôt l'inverse.
La solution consisterait à assumer ses besoins, à les exprimer, ainsi que ses sentiments (dans le respect de l'autre) et à faire des demandes claires (« Tu viens t'asseoir près de moi ? »). La CNV (Communication Non Violente) nous invite à faire la différence entre demande (qui peut entendre un refus) et exigence (qui ne le peut pas).
Pourquoi cette démarche est elle si difficile ? On peut attribuer cela à la honte de son besoin, de sa vulnérabilité, ou à la croyance que personne n'est là pour entendre/satisfaire nos besoins ou que nous ne sommes pas assez bien pour mériter un peu d'affection, que nous devons le mériter...